A l’horizon se levait l’heure insolente
La terre avalait le soleil dans son dortoir
Les oiseaux piaffaient leur bonsoir
Avant le silence de leur inertie dormante
Sur les chemins les ombres s’épaississaient
Et monstrueuses sur les secondes un apeurement
Sur la silhouette du petit enfant se sauvant
Mais elles couraient agiles sur son dos glacé
Sur le toit d’une chaumière le chat blanc
De sa queue levée au ciel jouait avec la lune
D’un point d’exclamation, il lui miaulait diurne
Ses incantations à l’amour du cycle plein, venant
Un vivant s’avance accompagné de son fantôme
Qui s’échappe de son ombre, peur d’être amant
De cette adultère sévère qui à la nuit se cachant
Mène votre esprit dans sa masure des lépromes
Les souffrants se plaignent du silence indiscret
Qui les écoute enfin dans leur mal débordant
Il voudrait crier pour ne plus les entendre pestant
Contre ce noir quand le temps se traîne trop effronté
Les yeux des lampadaires regardent les passants
Ils sourient de les voir courir après leurs ombres
Et dans la pénombre s’arrêter inquiet du sombre
Quand ils se retrouvent seuls, perdus dans l’instant
Les fleurs baissent la tête; vexées du jour perdu
Elles s’assombrissent à nos regards malhabiles
Qui voudraient les toucher à la nuit, acte futile
Elles ne veulent mourir loin du soleil, amant exclus
Aux carillons sonnent les heures des grandes peurs
Les Dieux se cachent solitaires dans les temples
Ils ne perçoivent les bruits des démons qui amples
Couvrent les esprits faibles de leur vengeante rancœur
Il est six heures tous s’agite, tout s’ébruite, le noir
Se couche enfin sur les premières lueurs du jour
Il vous promet de revenir ce soir à son tour
Il ne veut vous effrayer, il vous laisse son grimoire.
☼ŦC