Depuis : Joie

 
Joie, tu jaillis puissante d'émotion libre
dans le coeur de poitrine qui bat plus vite,
dans les tripes du désir qui s'affolent plus rapides.
 
Joie, geyser du corps et de l'esprit,
tu fais remonter à la surface les farces et les agappes
du coeur; bouteille de champagne au bouchon sursauté de gaz,
tu pétilles de bulles majuscules et  joufflues,
à la santé fêtée d'une soirée de bienvenue.
 
Joie, à l'hôte tant attendu qui, au subit, frappe à ta porte;
surprise heureuse d'un revoir qui boit dans ta coupe sans heure, et mord
dans ton plat pacifié de forces échangées et renouvelées qui s'étonnent
d'un accord de coeurs et de cordes,
au diapason de l'amitié à l'arrêt d'un temps de confort.
 
Joie, tu nous guettes au vécu seul aussi, d'un vécu de soie,
béatitude des montagnes au coucher d'un soir,
de l'océan immense de calme; 
tu nous transportes par-delà le monde et l'on atteint plein,
à l'univers qui règle, solitaire le va-et-vient
des étoiles, sa course que l'on approche et touche d'un regard serein.