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JPZ

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#344492 Qu'elle est belle la Seine (800/1000)

Posté par JPZ - 24 février 2018 - 09:38

SEINE ENCORE

 

La reine du fleuve a ses substances,

Du désir elle me hèle

Ses lèvres ont des mouvements d'hommes

Des étoiles ombres la harcèlent sans son

Seras tu ma destinée ma royale ?

 

Ma Seine, tes visages, sans sa banquise

L'amour est-il de l'eau et je compte jusqu'à 3

Car sous moi vient la pluie de traverse

Des coulées de boue lavées et lorsque l'on se parle,

Cette eau qui s'évapore n'a plus le temps

De s'emplir à nouveau

 

Suis-je pleine ? As-tu mon enfant ? Toi l'orpheline de tes fontaines

Jetée dans le bac vert et ses tumultes,

La gloutonne (la mer immense) la séduit et l'avale

 

Fontaine tarie jusqu'à mes sources,

Ma Seine,

Ma jetée, fusée ardente

Là-haut une main t'environne

Poursuis ton cours tandis qu'on s'aime.

 

Que de merveilles sous nos yeux incrédules,

Il y a, je vous enchante

La lune est pleine et ça sent bon

Tes aisselles sentent la Seine, avec nos embrassades,

On se tenait.

On était bien.

 

L'amour c'est comme de l'eau.

Leau de cette Seine que rien n'épuise.

 




#344491 Qu'elle belle la Seine (5/6)

Posté par JPZ - 24 février 2018 - 09:31

MARES

 

Mares, toujours cachées, Vents liquides et brises funestes,

Ces fossés moroses abris évités.

Plates surfaces vertes, lunes livides,

Désarroi d'invalides,

Tes baisers pourtant dont les sangsues elles-mêmes

N'ont pas le sens du sang, tu avances telle une enfant

Ma nageuse dévisagée.

 

ETANGS

 

Mornes flaques,

Plates moisissures et bâillements noirs

Sans jamais de tumulte ni de rides

De leur oubli eux-mêmes ils se lassent

Chapelets gloutons des nausées lunaires,

Fouillis dodeurs nasales

Tant ils reposent, poisons obscurs.

Et des oiseaux assis hurlant Miséricorde !

Ont-ils des mots sortis de leurs becs

Cousus ?

 

FONTAINES ET TOI

 

Gouttes et eaux abruptes

Nue dans l'eau glacée,

Elle dit les mots courts

Avant qu'ils ne s'oublient

Me voudras-tu ? Car je suis belle.

Tu me dis, je ne suis pas dans tes bras, et je voudrais y être,

Viens mon inondé,

 




#344490 Qu'elle belle la Seine (4/5)

Posté par JPZ - 24 février 2018 - 09:26

LE LONG DE LA RIVIERE DESESPERANCE.

 

Fleuves et miroirs,

Fleuve ! Eau montée et tous ses habitants.

Il y a des événements dont nul ne parle (seuls les élites).

Qui pourrait dire mes souvenirs suffocants

Lorsque tu tues les riverains,

En les noyant, ces hébergés

 

LE LONG DE LA RIVIERE ESPERANCE

 

Les vents nous tordent et nous emportent,

Mais résistent les terres abondantes,

Sois mon corps, venu en multitude et chargé de nos remous

Hume l'odeur des pierres chauffées par les lunes jaunes,

Sois toi, merveille, viens, souple mon odorante,

Multipliée par le soleil.

 

Rivières et multiplications, Victoire !

 

TOI

 

Les joncs plient.

Ton sourire a des traînées de joie jamais lavées venues de loin,

Sans combats difficiles, voie libre

Nos baisers sont ta salive à peine avalée

A pleine bouche, privée du sel marin

Nos embrassades, à personne dites,

Lorsque je la regarde

Elles n'a que ses deux mains.

Capricieuse, elle redoute la soie de mes caresses

 

Parle    !

Il faut que tes mains lourdes apaisent mes seins blancs,

Mes ténèbres d'eau lisse

Tu les connais, ces endroits que toi

Mon divin, mon aimé, ma vraie caresse

Ces gentils monts neigeux, tes vertiges

Mon chéri calme, fais-moi sourire

Et aime moi, tu sais comme je t'aime, toi.

 

Mon amant sage et tes baisers d'hirondelle.

 

L'eau avance cependant et détruit notre cabane

Là où tu me disais dans le silence des abris,

Sur ce petit lit on se tenait, pressés,

Viens mon amour. Te souviens-tu ?

Nous étions deux.

 

Dans les lacs,

Voilà l'endroit où sans heurts

Toi ma beauté tu me dis je t'attends

 

La Seine a ses secrets bavards,

Lorsqu'ils disent orpheline de ses cascades

A mots cousus ses rives se taisent.

Veuve interrompue, avec ses doigts

Elle connaît les murmures flottants, les mots muets

Qui d'autre va les connaître ?

 




#344489 Qu'elle est belle la Seine (3/4)

Posté par JPZ - 24 février 2018 - 09:11

LA HAUTAINE

 

Sœur de la Seine, une matamore.

Celle-ci s'avance, une nouvelle.

Folle et hautaine sous un soleil qui penche,

Sainte croix,

Elle mène à toute allure,

Sa nef toutes voiles dehors,

Nouveau Noë, son vaisseau est un bestiaire.

Dessus les fauves, des jaguars piaulent,

Dessous les squales et leurs haleines d'abysses.

 

Ceinturée

D'un chapelet de mésanges, et de leurs becs qui piaillent

Éblouie  née des arrières,

Nouée des latitudes

Elle rit de ce mélange .

Entends les, car je suis apôtre, moi proclamatrice :

 

"Haleines de requins,

Fumet suintant de leurs victimes dociles,

Lassée je m'en écarte, mon regard de victoire

Et sans pitié je noie ces ombres qui sont déjà,

Sombrantes, dépitées, dans les fosses oubliées."

 

Elle dit ensuite au chenal, car elle devine :

"Viendront les temps de paix

Ou nul scélérat ne boira mes fossés à moitié pleins.

Je n'abreuve pas les assoiffés.

Hors de combat, se tarissent aussitôt mes eaux mêlées "

 

Pendant que je m'avance, et que l'eau s'amoncelle

Je vois sa nef traversant les chenals,

Ventre nerveux, elle n'a plus de regards

Mais ses clameurs s'adressent à nos désirs

D'enfants sourds.

Car sa voix haute glisse pénétrant nos tympans scellés.

Par les vents

 

Embouchure, ouverture mélancolique, mais

Vents scintillants surgis (jaillis) de la mer pleine,

Dieux phosphorescents,

Dont les regards violents crispent l'ondoyante

Et ses secrets.

 




#344488 Qu'elle est belle la Seine (2/3)

Posté par JPZ - 24 février 2018 - 09:07

JOUEUR

 

Sur une colline en repli, un sombre belvédère et son guetteur

Le gouverneur des mers,

Rejoue à coups de dés des martingales mystères,

Sur sa mappemonde d'or,

Et l'eau aimée se déplace

Entre ses joues faites de plages et de baisers.

 

COMBAT

 

N'y aura t-il jamais de moines savants, des éclaireurs oubliés,

Leurs robes tombées en masse et leurs corps offerts nus,

Des luttes de dieux pour que l'eau en trombe enfin,

Sous les monts livides où les devins prophètes,

Reposent dans son lit sous à nouveau, calmée

Tranquille sous le soleil, lavée,

Elle traîne.

 

TON EAU

 

Bancs blancs du sable déposé sur tes rives,

De ton cou le long elle sue, allant sans issue vers une mer

Salées puis douces emportées par la pluie,

Traversées de fleuves coulant dans la rivière,

Tu sais, ton eau à toi, mon intime,

Si transparente, sans goût, liquide et diluée.

 

LE BATELIER

 

Du fond de la péniche et dans la lueur de fanals blêmes,

Un batelier exalté nous explique qu'autrefois

Des baigneuses aux mains lestes allaient des mots disant

 Juchées fières sur de hautes falaises

Se jetant nombreuses dans l'eau d'ombre

Les bras en croix.

 

LES CHEVAUX

 

Le long de la Seine enroulée,

Mes chevaux à la main,

Je marche frôlant l'acier tintant

De couteaux lâchés là

Dans des combats perdus,

 

Sentinelles assoupies,

Engourdies par les baisers ardents des nymphes.

 

SEINE TOUJOURS

 

Seine avalée, ma sœur multiple, tu es faite chair : pluies de jouvence, miroir de mer de sel allant devant, larges embouchures, flaques et rivières, mornes mares et étangs enfouis, ruisseaux fontaines, cascades bruyantes et remuantes, tu es nourrie par tes enfants.

 

Immortelle    ! Belle. Source innocente.

 

Ainsi viendra le temps des remontées et l'odeur de l'eau jusqu'à l'heure de notre mort incertaine.

 

 




#344376 Août s'effondre

Posté par JPZ - 23 février 2018 - 12:03

Après qu'eurent fui les pluies d"avril
Les juins sanguins les juillets secs
Les terres terribles sous le soleil
Cadenassé fut enfin
Août.
 
Longs orages toujours changeant
Eclairs fumeux le ciel ruisselle 
Rafales tournantes et longues noyades
Des fossés défonçés
 
Tandis que je m'éloigne
Sous les pluies noires
je vois en m'approchant
Tes yeux et leurs puits d'ombre
Et ton sourire de bord de mer.
 
Foulements, terres et barriques
Lents renversements des fabriques
De l'automne et des vignes,
La brique a ses couleurs, elle surnage et pétille
La seule allant
 
c'est folie que ces pluies.
Il y a du grenat, de longues odeurs
De la groseille mal écrasée
Le soir s'affale et août s'effondre, 
vienent les rêves de fin d'été
 
Mais saison belle où ma sorcière
Le scintillement de ses yeux d'or
Mêlee aux bruits et aux odeurs
Sans effroi m'envoie
 
Vers ce mélange
Où août se meurt
Son sourire incarnat
Et ses yeux vert



#344375 Août s'effondre

Posté par JPZ - 22 février 2018 - 11:49

Après qu'eurent fui les pluies d"avril
Les juins sanguins les juillets secs
Les terres terribles sous le soleil
Cadenassé fut enfin
Août.
 
Ses orages toujours changeant
Sous ses éclairs  le ciel ruisselle 
Rafales tournantes noyades têtues
Démolissant des fossés déjà défonçés.
 
Tandis que je m'éloigne
Sous les pluies noires
je vois en m'approchant
Tes yeux et leurs puits d'ombre
Et ton sourire de bord de mer.
 
Foulements, terres et barriques
Lents renversements de longues fabriques
De l'automne et des vignes,
La brique a ses couleurs, elle surnage et pétille
La seule allant
 
c'est folie que ces pluies.
Il y a du grenat, de longues odeurs
De la groseille mal écrasée
Le soir s'affale et août s'effondre, 
Viennent les rêves de fin d'été
 
Mais saison belle où ma sorcière
Le scintillement de ses yeux d'or
Mêlee aux bruits et aux odeurs
Sans effroi m'envoie
 
Vers ce mélange
Où août se meurt
Son sourire incarnat
Et ses yeux vert



#344370 Les soeurs disparues

Posté par JPZ - 22 février 2018 - 10:11

Je vous pleure tant et si souvent,
Mes disparues, oh mes amours,
Que je me fige tel un cobra 
Oui pierre dans le fossé
Laissée là.
 
Il n'est de temps ni de paix
Qui me consolent
Ou me désolent
Seules tremblent mes paupières vidant mes yeux.
 
Parfois de marcher je m'arrête
Crucifié, sans volonté, sans plus un membre
Et le coeur hors du corps
Où que je sois je suis saisi.
 
Puis hissé par quelle loi je ne sais
Car en vérité, 
A bouger rien ne m'appelle
Devoir d'homme vieux triste obligé
 
Tous et seuls
Nous n'étions qu'un
Un choeur, un seul
Vertiges et chansons !
Oh je m'en veux d'être vivant
 
Désolation mes soeurs
Hors de combat
Qu'avez vous fait de vous
Mon coeur est dans le vôtre
Je m'y appuie, sang de mon sang
 
Que ne savais-je alors
Rêves passants
Cette douceur donnée dans mes mains jeunes
Votre amour de moi
Ce bel échappé
Lorsque je dors vous êtes là



#344369 Qu'elle est belle la Seine (1/3)

Posté par JPZ - 22 février 2018 - 09:54

Quelle est belle la Seine

Amollie boa lent

Au fond des rives sablonneuses,

Elle va, louvoyant,

Longeant les vents et puis l’oubli.

 

Claire autrefois, et ses ruisseaux nus

Eaux abruptes, galets fracassés,

Flagrance sous le ciel vif entre les troncs drus,

Sombre maintenant sous d'immenses tilleuls

Elle est comblée, ventrée de poissons pleine.

 

Plus loin, dans des méandres et leurs remous

Des hommes harassés tombent parfois,

Surnageant sans relâche

Dans les oublis de l’eau plane,

Leurs bras gesticulent disant des souvenirs,

Qui peuplent le fleuve indifférent.

 

Enlacés, diserts et sur le surplomb,

Nous avons des mots qui nous inondent,

Et ils murmurent au fleuve dolent

Sois cascade et verse nos paroles

Loin, dans les solides rochers d'où tu viens,

De dures céramiques,

Fais-le, douce et remuée aimée

 

Pendant que tu m'embrasses

L'eau ruisselle et j'y vois clair

Dans le matin la vapeur se mêle au sel,

Ton sel, des larmes évaporées, 

L'urne pleine de tes fluides et des souvenirs confiés.

A l'eau, qui les emmène, exacte

Et les ensorcelle en plein jour

 




#344323 Couple de merles

Posté par JPZ - 21 février 2018 - 08:34

La neige, ce mou saindoux
A ce bruit qui froisse 
En s'affalant sur
Un couple de merles
Perdus de froid.
 
Giflées par le vent
Petites momies sombres
Elles jeûnent et ne bougent pas
La vie les oubliant.
 
Leurs ailes pliées
Leur tête devenues bois
Evanouies momies
Leurs pattes sont silhouettes
Et leurs yeux fruits gelés.
 
Girouettes ramassées 
Fermant leur bec glacé.
La merlette a ses petits
Poumons froids.
 
Elle est frileuse
Elle tremble sur ses jambes d"allumettes
Des brindilles moitié cassées.
 
Dans les branches démolies
Elle attend sans le voir
Son oiseau de basalte
Perdu dans les cieux gris.
 
Lentement bat son coeur pour lui
Et son corps chaud quand il est là.
 
Figée, petite, elle attend.
Son amour maintenant blanc
Son oiseau tombé droit.
Qui fut si noir, avant.
 
Alors elle se rapproche de lui
Et le dorlotte.
Son cou ne tourne plus
Elle grelotte et tombe
Entre mes mains
 
Merlette 
Ma souris chaude
Ton coeur rebat
Il sera là
 
On l'attendra
 
 
 
 



#344322 Chasseur de primes

Posté par JPZ - 21 février 2018 - 08:32

Mon métier est peu connu.
Il mérite qu'on le regarde.
 
Je somnolais sous les voûtes
Un livre ouvert et mes pensées inertes 
Anéanties par la torpeur du brasier mourant
Quand juché sur mon fauteuil l'épervier glissa sa lettre
Je lus et je bondis car l'heure pressait.
 
Gants cloutés, mes bottes au pied, je sifflais dans la salle.
Appelant les folles.
Puis, enfin paré
Suivi de mon troupeau de martres, cet affluent affreux
Ces jeunes sauvages nerveuses fonçant dans les couloirs
Vague vibrante dont je suis le pasteur 
Féroce, les menais à l'assaut.
 
Nuées de loutres, ombres ondoyantes
Rampantes avec leurs ongles
Faisant en dévalant leurs bruits agaçants sur les dalles
Pareils à des feuilles sèches sur lesquelles dévale
La pluie nerveuse avant l'orage
 
Faufilées, rapides comme un seul homme,
Ventre à terre, bondissantes, plus sinueuses que les serpents
Bougent les rousses fourrures ondoyantes, 
Mais avec un oeil aussi bleu que l'eau des sources en hiver
 
Marée de carnassièreres, ventres frôlant le sol, canines dehors
Silencieuses assassines
Troupeau meuble et mouvant
Elle courrent à l'hallali avec leurs crocs d'ivoire
Et leur regard précis
 
Fichées au plus tendre de lui, elles saignent leur proie
Quand j'en donne l'ordre
Il est tué quand il sourit encore
Me disant cher ami puis mangeant des mots simples.
 
Sur mes épaules, ronronnantes et souples,
Gueules encore rougeâtres
Et des sursauts plein les  reins
Les chasseuses engloutissent
Des poissons qui frétillent,
Victuailles méritées.
 
Il nous faudra quelque sommeil et que l'épervier revienne
Avant que d'autres sur ma liste écrite avec leur sang
Ne connaissent pour leurs méfaits le repos éternel.
 
 
 
 



#344266 Quand bien même il gèle à pierre fendre

Posté par JPZ - 20 février 2018 - 11:23

Très joli texte. Mais à mon goût trop précieux, je veux dire par là écoutant ses mots, les retenant pour lui même. Manque une échappée, sinon parfait. Vois tu, c'est bon de s'entrelire et ce site a du bon. Il y manque juste la violence de Breton, en général




#344263 Gris de Cendre...

Posté par JPZ - 20 février 2018 - 11:11

Joli texte. Essaie toi à la peinture. Si tu n'es pas peintre déjà. Le délié, les couleurs sont là. Reste l'exposition des lignes, la structure. J'ai bien aimé, et je suis difficile




#344245 La destruction des peuples et des pays

Posté par JPZ - 20 février 2018 - 09:03

Bonsoir. Je vous vois intervenir partout . Etes vous le régulateur de ce site ? Et, si ce n'est pas le cas pourquoi placer votre opinion sur tous les textes ou presque. Je suis nouveau sur ce site et j'ai environ 400 textes à publier. Dois-je vous rencontrer à chaque fois ? Tout cela étant dit avec la plus grande obligeance bien sur




#344238 Anonymat

Posté par JPZ - 20 février 2018 - 08:10

Beaucoup de doigté. une jolie peinture de ce qui nous attends, ou pas. Mais dit avec délicatesse et  sincérité. Tu m'as lu et tu vois que je ne verse pas dans ce genre de sentiments. Tu dis ce que tu penses et tu penses ce que tu dis. Ta sincérité est flagrante. Un petit A+